Les films autochtones
- Jeudi 4 mai à 11h : Mamá de Xun Sero (Tzotzil), Mexique, 2022, 79mn
« En tant que Mexicain tzotzil, j’ai grandi entouré du caractère sacré de la Vierge de Guadalupe et de la Terre Mère. En tant que fils d’une mère célibataire, j’ai grandi entre le ridicule de ne pas avoir de père et la volonté d’en blâmer ma mère. Mamá est un dialogue entre mère et fils qui explorent leurs contradictions, qui apprennent à se connaître et à se reconnaître, qui réfléchissent sur la violence considérée comme naturelle et sa reproduction. »
- Dimanche 7 mai à 11h : Avant que tout ne s’efface de Nicolas Molé (Kanak), France/Kanaky, 2022, 5mn
Les liens entre savoirs ancestraux océaniens et le respect de l’environnement sont des piliers essentiels pour maintenir l’équilibre vital. Guidé par un pêcheur kanak, ce film d’animation est un plaidoyer artistique pour la sauvegarde la biodiversité.
La rencontre "Réels et imaginaires autochtones : Aborigènes de Taïwan"
Constituer une collection de films contemporains réalisés et produits par les peuples autochtones, et les donner à voir au public sont deux des missions de la médiathèque du musée du quai Branly-Jacques Chirac. À l’occasion de la seconde édition de la programmation "Réels et imaginaires autochtones", elle nous propose de découvrir deux œuvres majeures qui ont marqué l’émergence du cinéma documentaire consacré aux autochtones de Taïwan.
Programmation établie par Elodie Saget, responsable des fonds audiovisuels et sonores à la médiathèque du musée du quai Branly-Jacques Chirac avec la collaboration de Skaya Siku, spécialiste du cinéma autochtone taïwanais et chercheure assistante au National Academy for Educational Research à Taïwan. Ce programme a été mis en œuvre avec la collaboration active du Taiwan Cinema Toolkit et du TFAI(Taiwan Film and Audiovisual Institute).
- Pusu Qhuni de Tang Hsiang-Chu, Taïwan, 2014, 154mn
En 1930, le peuple aborigène seediq, vivant dans les montagnes de Taïwan, se révolta contre l’oppression de l’occupant japonais. Cet événement donna lieu à « l’incident de Wushe ». Lors de la répression de nombreux membres de la communauté furent tués tandis que deux cents survivants furent contraints de s’exiler au centre du Japon. Plus de quatre-vingts ans après, le film donne la parole aux descendants des Seediq rebelles.
- Gi Rahitzu de Mayaw Biho (Pangcah), Taïwan, 1999, 36mn
Pendant longtemps l’artiste Rahic Talif a dissimulé son identité jusqu’à ce qu’il voie pour la première fois des œuvres d’artistes aborigènes taïwanais comme lui. Cette rencontre le conduit à assumer son ascendance pangcah et l’incite à apporter sa contribution en recueillant mythes et histoires orales et à rechercher d’anciens sites sacrés. Après la naissance de son fils, l’anxiété et la confusion liées à son identité le conduisent a reflechir sur la manière de transmettre ce qu’il est, son histoire.
À voir également...
- Vendredi 5 mai à 15h : Adieu, Capitaine de Vincent Carelli et Tatiana Soares Almeida, Brésil, 2022, 177mn
L’anthropologue cinéaste Vincent Carelli et le “capitão” Krohokrenhum, chef d’une communauté gavião, ont partagé une amitié de plusieurs décennies. A la mort de ce dernier, Carelli revient dans la communauté pour restituer des archives photographiques. C’est ainsi que démarre un film magistral qui croise des fils et récits multiples ainsi que de riches archives – films et photos – pour écrire l’histoire de ce peuple, de son combat vers l’autonomie politique et financière, de la résistance autochtone, et de la reconstruction d’une culture et d’une mémoire.
- Dimanche 7 mai à 11h : Drenge Ju ! L’art et la science sur une même pirogue (2022, 16mn) et Puisque c’est possible, Itinéraires scientifiques en Nouvelle-Calédonie (2022, 25mn), deux films de Jean-Michel Boré
Drenge Ju ! L’art et la science sur une même pirogue
"Drenge Ju" signifie "Sois attentif !" en langue drehu. En Nouvelle-Calédonie, la genèse d’un projet artistique. Nicolas Molé artiste plasticien, Catherine Sabinot ethnoécologue-anthropologue, Emmanuel Tjibaou anthropologue et Henri Gama conseiller culturel, échangent. Récit d’une convergence vers une même cause, la sauvegarde de la biodiversité. De ces discussions vont naître une exposition inaugurée au centre Tjibaou, à Nouméa en novembre 2022.
Puisque c’est possible, Itinéraires scientifiques en Nouvelle-Calédonie
En Nouvelle-Calédonie, deux jeunes scientifiques, Emmrick Saulia, microbiologiste, et A-Tena Pidjo, doctorante en anthropologie, souhaitent que leurs recherches soient utiles et contribuent à la construction de leur pays, à son rayonnement dans la région Pacifique. Ils racontent leurs parcours, le passé, la transmission des savoirs traditionnels jusqu’à l’aboutissement de leurs projets professionnels. Ils racontent leur histoire et celles des anciens. À cette croisée de l’innovation technologique et des savoirs traditionnels, ils sont soutenus par les chercheurs de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) en Nouvelle-Calédonie.
- Dimanche 7 mai à 15h : Sur la Terre comme au Ciel de Patrick Deshayes et Anath Ariel de Vidas, 2023, 84mn
Dans un village indien au nord-est du Mexique, la fête en l’honneur de l’Assomption de la Vierge célèbre aussi, tous les ans, le miracle du maïs qui a eu lieu dans la montagne proche après une longue et terrible sécheresse. Cette fête combine le culte catholique et le culte aux entités de la terre qui consiste à déposer des offrandes opulentes au sommet de la montagne tout comme au pied de l’autel dans l’église. Les habitants du village attestent que la combinaison des cultes au cours de cette fête leur garantit le bien-être, tant sur le plan individuel, que familial et collectif.