Un article d’Anne-Marie Yvon publié le 8 mai 2020 sur Espaces autochtones
Une signature artistique spécifique aux peuples autochtones
Odile Joannette [directrice du Wapikoni mobile] souhaite "challenger les génériques pour que ça représente notre façon de comprendre la propriété d’une œuvre, beaucoup plus collective".
Elle ajoute qu’il faut "se coller sur nos protocoles culturels, nos valeurs culturelles. Défendre cet espace de souveraineté narrative complète".
Le cursus [au collège Kiuna] inclura des cours d’histoire des Premières Nations, de science politique, de littérature autochtone, de psychologie. On y racontera l’histoire des pensionnats. On abordera les impacts intergénérationnels, la colonisation et la Loi sur les Indiens.
"Les étudiants vont avoir les habiletés techniques de scénarisation, de montage, d’esthétique, avec un bagage de sciences humaines qui va leur permettre de bien cerner nos conditions d’évolution sociale ; c’est vraiment une combinaison habile et nécessaire", précise Prudence Hannis.
« Il y a un réel besoin de pouvoir se raconter, se représenter nous-mêmes. » Prudence Hannis
« On reconnaît le cinéma américain, on reconnaît le cinéma français, je rêve du jour où on va reconnaître le cinéma autochtone. » Odile Joannette
Selon elle, cette collaboration entre l’Institution Kiuna et le Wapikoni mobile offrira un espace de liberté très porteur qui permettra aux étudiants d’être eux-mêmes et "de ne pas tenter d’être mainstream parce que c’est comme ça qu’on pense qu’on va réussir", dit Odile Joannette.