L’expérience cinématographique autochtone au Québec : l’art entre devoir de mémoire, transmission et guérison.
Au Canada, de 2007 à 2015, des survivants de pensionnats autochtones ont témoigné devant la Commission Vérité et Réconciliation. Ces récits ont mis à jour les atrocités subies par plus de 150 000 enfants que le gouvernement souhaitait assimiler. Ils ont également rendu saillantes les séquelles portées par des communautés entières : alcoolisme, suicides, violences intra-familiales… Depuis 2017, c’est au tour de l’Enquête sur les femmes autochtones disparues et assassinées de recueillir à l’échelle fédérale des témoignages tout aussi bouleversants, révélant aux yeux du monde une « épidémie féminicide » et secouant un pays qui continue de se voiler la face. Les traumatismes gravés dans la chair de toutes ces victimes se sont transmis de génération en génération, héritage d’un passé trop lourd à porter. Comment peut-on se reconstruire collectivement et individuellement ?
L’art en général, et le cinéma en particulier, permettent d’exprimer un mal qui ronge en silence. Depuis 2004, le Wapikoni Mobile, dont la mission d’intervention insiste particulièrement sur la lutte contre le suicide en milieu autochtone, prouve avec talent et émotion que l’art peut initier un dialogue et contribuer à la guérison et à la réconciliation.
Le contexte... "A l’Ouest"
Chorégraphe associée au lieu unique pour trois ans, Olivia Grandville présentera, durant cette période, des projets multiples dont notamment deux spectacles pour la saison 2017–18 : Foules (les 24 et 25 janvier) et À l’Ouest (du 16 au 18 mai). La chorégraphe s’inscrit également dans le labo utile, avec notamment les Écrans chorégraphiques, des films documentaires qui permettent au spectateur de découvrir l’univers de la danse et de la chorégraphie.
En savoir plus sur l’intervenante...
Ethno-cinéaste, Sophie Gergaud est chargée de cours à l’Université de Paris Ouest Nanterre au sein du département Cinéma. Elle travaille depuis 2005 sur le cinéma autochtone et le rôle des médias communautaires dans la défense et l’affirmation du droit à l’auto-détermination. Programmatrice et consultante en cinéma autochtone, elle a co-fondé l’association nantaise De la Plume à l’Ecran au sein de laquelle elle dirige le Festival Ciné Alter’Natif depuis 2009, seul festival en France intégralement consacré à la diffusion de films réalisés par des autochtones du continent américain.