Soirée Amérindiens du Brésil au Cinéma La Clef

, par  Sophie

Projection du film Le Retour de la Terre-Tupinamba (2015, 25mn) de Daniela Alarcon, en sa présence, précédé du court métrage Les Indiens Munduruku tissant la résistance de Nayana Fernandez.

Le film Le Retour de la Terre-Tupinamba

En présentant des témoignages d’Autochtones et des séquences tournées en mai 2014 au sein de la communauté de la Serra do Padeiro, à l’intérieur du territoire tupinamba de Olivença (au sud de l’État de Bahia, nord-est du Brésil), ainsi que des images d’archives, le documentaire aborde la lutte du peuple tupinambá pour récupérer le territoire qu’il occupe traditionnellement. Depuis dix ans, les Autochtones attendent la conclusion du processus de démarcation de leur terre.

Dans ce contexte, les Autochtones ont réalisé des actions collectives appelées "retomadas de terras" (récupération de terres) ce qui leur a permis de récupérer de nombreuses aires qui étaient en possession de non-Autochtones. Ils ont alors été la cible de la criminalisation et d’attaques violentes, à la fois de l’État brésilien, d’individus et de groupes qui s’opposent à leurs droits.

Dans le film, l’histoire de l’expropriation et de la résistance des Tupinamba – qui s’entrelace à l’avancée de la frontière agricole de la fin du XIXe siècle, à l’ascension des colonels du cacao et à la reconnaissance des droits territoriaux autochtones dans la Constitution de 1988 – est racontée selon la perspective des Autochtones pour qui la terre appartient aux encantados, les entités les plus importantes de leur cosmologie.

La réalisatrice

Daniela Fernandes Alarcon a un master en Sciences Sociales de l’Université de Brasilia (UnB-Brésil) et est doctorante en Anthropologie Sociale au Musée National de l’Université Fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ-Brésil). Ses recherches portent sur les processus d’expropriation et de resistance territoriale de peuples autochtones et de communautés traditionnelles dans les États de Bahia et du Pará au Brésil. Depuis 2010, elle réalise des recherches sur les récupérations de terres engagées par les Tupinamba, au sud de l’État de Bahia, au Brésil.

Précédé du film Les Indiens munduruku : tissant la résistance

Le gouvernement brésilien envisage de construire un grand nombre de barrages hydroélectriques dans les rivières de l’Amazonie, détruisant la biodiversité et perturbant le mode de vie de milliers d’autochtones et des populations locales. Maintenant que les travaux du gigantesque barrage de Belo Monte sur le fleuve Xingu sont en plein essor, le gouvernement va de l’avant avec son prochain grand projet - une série de barrages sur le fleuve Tapajós. Mais plus de 12.000 Munduruku, craints comme des guerriers, vivent dans cette région et se mobilisent.

Le documentaire montre la vie au sein d’une communauté munduruku, où les tâches traditionnelles sont pratiquées tous les jours et les enfants grandissent avec une liberté remarquable. Le film documente l’évolution de leur résistance, qui a toujours existé sous différentes formes, même chez les femmes, qui jouent un rôle fondamental dans ce combat, et s’insurgent aussi maintenant comme des guerrières dans l’articulation contre les barrages hydroélectriques.

Ce documentaire a été produit indépendamment, avec l’appui de certaines organisations, des groupes de la région du Tapajos et des leaders munduruku. Toute la post-production a été réalisée grâce à un travail en collaboration et en solidarité avec la lutte du peuple munduruku.

Un film réalisé par Nayana Fernandez

Infos pratiques

Samedi 23 mai 2015
Cinéma La Clef
34 Rue Daubenton
75005 Paris
Entrée : 5 euros.

Voir en ligne : Voir d’autres événements organisés autour du film en amont de la projection