Katsitsionni Fox : filmer l’histoire des femmes autochtones

, par  Sophie

De la Plume à l’Écran vous recommande la projection de deux courts métrage de la réalisatrice Katsitsionni Fox dans le cadre de l’exposition "Wampum. Perles de diplomatie en Nouvelle-France" au Musée du Quai Branly, ce samedi 19 mars de 16h à 18h. Entrée libre !

« Je fais des films que j’aurais aimé faire quand j’étais jeune. C’est l’héritage que je veux laisser aux générations futures. »

À propos de la réalisatrice

Katsitsionni Fox appartient au clan de l’ours de la Nation mohawk d’Akwesasne où elle vit et réalise des films depuis 2003.
Artiste visuel, commissaire d’exposition, cinéaste engagée, elle se définit elle-même comme « conteuse ». Son travail s’inspire de la culture et de l’histoire des Haudenosaunee, confédération de six nations autochtones d’Amérique du Nord, dont font partie les Mohawk.

L’objectif de ses réalisations est de délivrer sa vision des enjeux contemporains liés aux questionnements sociaux et environnementaux ainsi qu’à l’éducation des jeunes générations, sujets dans lesquels elle est fortement impliquée. Son engagement contre les stéréotypes et l’invisibilisation des Premières Nations transparait dans son travail d’artiste ainsi que dans son activité d’éducatrice et d’enseignante à la Salmon River School dans l’État de New York. Elle prône la justice raciale, l’égalité des genres, la transmission

En 2021, elle a reçu la bourse Nia Tero Storytelling dont l’objectif est de soutenir les travaux créatifs et innovant ancrés dans la culture, l’environnement et l’histoire émanant des membres des peuples autochtones. Ce soutien, elle le trouve également dans le regroupement de cinéastes dans des collectifs tels que Women Make Movies et Vision Maker Media destinés à encourager la fabrication et la distribution des films et la constitution d’un réseau.

Katsitsionni Fox a produit une série de douze courts segments pour REMATRIATION, un magazine multimédia en ligne pour les femmes amérindiennes s’intéressant plus particulièrement à la guérison et à l’autonomisation des femmes autochtones en favorisant le partage de leurs histoires et de leurs réussites.

Pour l’exposition "Wampum. Perles de diplomatie en Nouvelle-France" au musée du quai Branly-Jacques Chirac (jusqu’au 15 mai 2022), elle a réalisé un court métrage sur les utilisations contemporaines des wampums par les Haudenosaunee. Elle travaille aujourd’hui à la production de son troisième film documentaire soutenu par Vision Maker Media intitulé Kanenon:we-Original Seeds. Il s’agit de l’histoire de femmes autochtones qui régénèrent et protègent les dernières semences traditionnelles pour les générations futures.

Les films projetés

Without a Whisper - KONNON:KWE (Canada, 2020, documentaire, 27min, vo anglaise, couleur) évoque l’influence des femmes autochtones sur les débuts du mouvement pour les droits des femmes aux États-Unis.
Avant la première convention sur les droits des femmes à Seneca Falls en 1848, les femmes européennes issues des communautés de colons n’avaient pas même les droits les plus élémentaires. Au même moment, les femmes Haudenosaunee avaient une voix et une autorité dans les domaines politiques et spirituels ainsi qu’un droit à l’autodétermination dans tous les aspects de leur vie. Le contact que les premières suffragettes ont eu avec les femmes Haudenosaunee de l’État de New York a façonné leur pensée et a eu un impact essentiel sur leur lutte pour l’égalité.

Le film suit la mère du clan de l’ours mohawk, Louise Herne, et le professeur Sally Roesch Wagner, qui cherchent à faire émerger le point de vue et la part des femmes autochtones dans la lutte pour les droits à l’égalité aux États-Unis.

OHERÓ:KON – Under the Husk (Canada, 2017, documentaire, 27min, vo anglaise et mohawk, couleur) suit deux jeunes filles mohawks dans leur parcours initiatique vers l’âge adulte.

Voir en ligne : En savoir plus sur le site du musée

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